L’Art de devenir pâtissière à 56 ans !
Fille et petite-fille de pâtissier, chocolatier et glacier, Corine Bagi, décide à 55 ans de rejoindre l’histoire familiale.
« Il était devenu évident pour moi de travailler de mes mains, de donner du sens à mon histoire de famille et à mes racines »
Elle choisit de se spécialiser en biscuiterie artisanale au travers des biscuits et « gâteaux de voyage ». Ces gâteaux sont de moins en moins fait maison, plus longs à faire peut être explique Corine. Ces biscuits appelés biscuits de voyage parce que facilement transportables dans un petit sac en papier de boulangerie, pour accompagner le café, le goûter ou toute occasion de partager un instant convivial en famille ou entre amis, le dimanche notamment. C’est un double héritage que Corine a décidé de perpétuer, celui de sa famille et celui d’un rite convivial et traditionnel.
Pour accompagner son choix, elle a décidé d’appeler son entreprise : l’Atelier de Lorenzia. Pourquoi ?
C’est la contraction au féminin du prénom de son père LORENZO et de EZIO son grand père, tous deux pâtissiers. Personnellement, j’adore cette détermination et la reconnaissance qu’elle exprime envers sa famille, au cœur de ce très beau projet de création.
Dégustation de délicieuses spécialités chez Boul’ange à Drap
Corine me reçoit dans la Boulangerie Boul’Ange à Drap. Elle a réalisé son 2eme stage de CAP pâtissier chez Jeremy l’été dernier. Je déguste donc trois biscuits qui accompagnent délicieusement mon café. Il y a le biscuit « Baiser des dames », le « Canistrelli « et la légendaire Tuile aux amandes.
Je m’amuse à observer le « Baiser des dames « ou « bacci di dama » . Pourquoi ce nom un peu désuet mais cependant si délicieux à l’oreille ? Corine explique que c’est un biscuit italien qu’elle mangeait chez sa grand-mère. Il porte ce nom parce que ce sont 2 biscuits ronds, au fondant gout de noisette, reliés entre eux par un lit de ganache au chocolat. La figure globale peut faire penser à une bouche. C’est croquant et touchant, hommage à une époque avec d’autres mœurs, plus de pudeur et une non abondance de choix. Le temps, précieux, était vécu dans toutes ses dimensions oniriques, jusqu’au choix d’un nom, que nous ne donnerions plus à des produits aujourd’hui car, le nom « baiser des dames, serait jugé trop long et pas assez mnémotechnique.
Rencontre avec Jeremy de Boul’ange à Drap
« J’ai proposé à Jérémy à la fin de ma formation, de louer son atelier pâtisserie en demi-journée » explique Corine. « Il a immédiatement accepté. Nous travaillons avec intelligence en co-cooking . On se donne des idées, on s’entraide. J’ai le double de son âge et on s’apporte mutuellement enrichissement intergénérationnelle, nos expériences et de nouvelles manières de faire.
C’est une belle rencontre professionnelle. On travaille dur dans ce métier et chez Boul’Ange l’ambiance est structurée et conviviale » conclut-elle.
Changer pour un métier manuel à 56 ans.
« J’avais une petite musique en moi, je crois que j’avais rempli mes devoirs, j’avais un besoin viscéral de penser à moi .J’aimais ce que je faisais, mais ce n’était pas une passion.
Il faut oser. Quand on se fait plaisir, on fait plaisir aux autres, cela n’a pas de prix. Tout ce que je fais aujourd’hui est gratifiant. Il faut être authentique, faire quelque chose de ses mains, c’est s’obliger à l’être. Quand on exerce un métier manuel, on ne peut pas se mentir à soi-même, on se découvre des forces et des faiblesses. On donne de nous. On montre notre personnalité dans la recette »
Il faut être authentique, faire quelque chose de ses mains, c’est s’obliger à l’être.
Une anecdote Corine ?
« Mon CAP s’est déroulé sur 9 mois contre 2 ans en formation initiale. C’était très intense. Je me souviens que ma cuisine était mon labo . Mon frigidaire était plein de gâteaux et je faisais le bonheur de mon mari, ma famille et de mes voisins avec tous ce que je donnais » se souvient-elle.
Tes Projets
« Je propose des biscuits sucrés et salés également comme les gressins. Je vends mes créations chez Boul’ange et sur les prochains marchés de noël, à Drap notamment.
Ils seront prochainement distribués dans la Vallée du Paillon mais également sur Nice et la région. A terme, je souhaiterais m’orienter à moyen vers une production BIO, sans oublier les intolérants au gluten. Ma boutique en ligne sera prochainement disponible ».
Merci Corine, pour ce témoignage sincère et bienveillant. Merci et bravo aussi pour cette énergie que tu transmets et qui nous inspire.
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